Révélation d’un vaste réseau de blanchiment d’argent : l’arrestation spectaculaire d’un fugitif en Thaïlande marque le point culminant d’une enquête mettant au jour un système sophistiqué de fausses factures impliquant plusieurs entreprises du BTP, pour un montant avoisinant les 10 millions d’euros.
L’enquête, bien qu’encore en cours, a déjà conduit à la mise en examen de quatre personnes. Le dernier suspect, considéré comme le cerveau de l’opération, a été intercepté le 27 décembre 2024 à l’aéroport Charles-de-Gaulle, tout juste après son expulsion de Thaïlande.
Le mode opératoire : Des entreprises du BTP engageaient d’autres sociétés pour obtenir des fausses factures. Ces documents, établis pour des prestations fictives à des prix délibérément gonflés, permettaient de récupérer des liquidités importantes. Les sociétés complices prélevaient une commission de 15 à 20% sur les montants détournés.
Selon Franck Hemery, directeur interdépartemental de la sécurité publique à Angers : “On voit en plus qu’il y a une porosité, entre ce milieu qui blanchit de l’argent pour les entreprises et le milieu des stupéfiants. Ce sont les mêmes mécanismes qui alimentent la même économie souterraine”.
Les montants en jeu sont considérables :
- Plus de 2 millions d’euros blanchis par une société parisienne
- 8 millions d’euros détournés par deux sociétés angevines
- 460 000 euros supplémentaires blanchis par une société de Maine-et-Loire
Étapes clés de l’enquête | Montants saisis/identifiés | Actions judiciaires |
---|---|---|
Fin 2020 | Repérage du circuit de blanchiment | Début de l’enquête |
30 juillet 2024 | 800 000 € en liquide | 4 interpellations (Angers et Savoie) |
28 novembre 2024 | 460 000 € | Arrestation d’un gérant en Maine-et-Loire |
27 décembre 2024 | – | Arrestation de l’instigateur principal |
Les suspects encourent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 750 000 € d’amende, avec la possibilité d’une confiscation totale de leur patrimoine. L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels autres complices.